dimanche 19 octobre 2008

24h en Kerala, vengeance a l'expat, et un poisson suicidaire

Seul au monde (et heureux ?)

Peu de nouvelles ces derniers temps, et je m'en excuse. Un gros ras le bol, suivi d'un ras le bol encore plus gros, voila a peu pres quel a ete le programme depuis mon dernier message.

Apres moult difficultes pour reserver un billet d'avion vers une plage de sable fin (difficultes qui ont tout de meme ete jusqu'a bloquer ma carte de credit francaise, merci HSBC), me voila qui m'envole pour quatre jours... ou du moins le croyais-je.
Qui l'eut cru, apres un vol neanmoins tres agreable, et quelques heures de folie plus tard, j'appelais eberluee Kingfisher, pour leur demander d'avancer mon avion... au plus tot possible. Avec dans la poche quelques constatations malheureuses.

1. Etre un touriste en Inde veut dire accepter de se retrouver avec un vendeur de paschmina, un vendeur de serpent en bois, un vendeur de tam tam miniatures et une marchande de fruits sur vos talons, a temps complet. Ils attendent a la porte de votre hotel, vous accompagnent sur la plage, entourent votre table au restaurant, plus fideles que Lassie, plus collants que votre creme solaire ecran total.
2. Partir seul est donc en soi deja une mauvaise idee, sauf si vous avez toujours reve d'etre un figurant pour film de zombies.
3. Si en plus d'etre etranger et seul, vous etes par hasard non pas un mais une etrangere seule, attendez vous a ce qu'on vous demande toutes les cinq minutes ou est votre mari (ou a defaut, qu'on vous en propose un).
4. Si avec tous ces defauts accumules vous poussez le vice a porter vos cheveux courts et oser retrousser le bas de votre jean pour tremper vos augustes orteils dans l'ocean, alors la, c'est carrement le drame.

Bref, j'ai tenu 24h. Il faut dire aussi que l'hotel ou je restais, malgre sa vue magnifique, construisait un restaurant a l'etage en dessous de ma chambre. Et que la plage principale subissait un remaniement au bulldozer.
Merveilleuse Inde, zone de construction a l'echelle d'un pays. Mais je veux toujours bien croire a la regle du "mauvais moment, mauvais endroit", meme s'il est clair que je ne partais de toute facon pas avec les meilleurs atouts (et qu'une petite voix dans ma tete s'est souvent demande si je n'avais pas un peu cherche le mauvais moment mauvais endroit en posant volontairement le pied en Inde).

Resultat, un peu deprimee et franchement en colere de ces vacances loupees, j'ai depense mon budget de quatre jours en un massage, une pedicure et un buffet asiatique a volonte, sushis compris, courtesy of the Leela Palace (et sachez qu'un buffet a volonte au Leela, c'est le restaurant entier qui se propose pour des tables dignes des bacchanales). Une vengeance a l'expat donc je ne suis pas tres fiere, mais qui m'a fait un bien fou.

De quoi reattaquer une semaine de boulot, avec en guest stars deux petits poissons argentes pour m'attendre a la maison le soir, pauvrement nommes Riri et Loulou. Il a tres vite semble que Riri et Loulou ne s'entendaient en fait pas tres bien dans leur petit aquarium bulle. Un evenement inconnu amena au suicide regrettable de l'ami Riri, qui se jeta dramatiquement hors de l'aquarium, et que je retrouvais lamentablement asphyxie sur mon parquet au petit matin. Loulou est maintenant choye dans un enorme aquarium cubique ou il apprecie de pouvoir nager tranquillement en solo.
C'est la vie. C'est ma vie en Inde.

Et comme je suis tetue, le week end prochain, je pars a Bombay... mais pas seule !

Voir le bon cote des choses, et mes photos de Kovalam, sur flickr

mardi 7 octobre 2008

Et quand je dis 300, je suis gentille

Lecon #1: se concentrer sur le petit bout de ciel rose. TOUJOURS.


Il y a des jours ou on voudrait etre a 300 km de ce beau pays.

Des jours ou le temps passe lentement, tres lentement, en regardant a defaut d'autre occupation une douzaine d'ouvriers lutter pour mettre en place un poteau (dix qui poussent le poteau jusqu'a le tenir a bout de bras, trois qui tirent la corde desesperement, jusqu'a ce que l'un d'entre eux ait l'eclair de genie de se dire que le ratio n'est peut etre pas tres bon : c'est la logique indienne, on regarde ca mi-amuse, mi-desespere, et dans ces jours precis, avec plus de desespoir que d'amusement. Vous connaissez la blague de "combien faut-il d'ingenieurs pour changer une ampoule..." : c'est un indien qui a du l'inventer).

Alors on se reserve un avion aller-retour vers un farniente escapatoire, une ile, une jungle, un hotel au bord d'une plage de sable fin, n'importe quoi.

Et puis on vous retourne vos beaux reves de cocotiers dans un e-mail automatique de rejet, parce que le nom que vous avez declare pour la reservation, identique a celui de la carte bancaire, n'est en fait pas identique : ah ca, comment ai-je pu decemment penser leur faire croire que "Mrs Machin Truc" est... "Melle Truc Machin". On se le demande.

Y'a vraiment des jours comme ca...